Les régimes spéciaux épargnés, nos retraites amputées !

Tandis que le ministre des Affaires sociales, Eric Woerth, annonce que les régimes spéciaux seraient épargnés par la réforme, le Sénat planche sur une hausse de la CSG pour les retraités.

L’annonce par le gouvernement du recul de l’âge légal de la retraite dénote un certain courage politique. Pour autant, ce courage trouve très vite ses limites lorsqu’il s’agit de faire partager l’effort par tous : Eric Woerth a confirmé que les régimes spéciaux seraient épargnés par cette mesure, au motif qu’ils « ont déjà été réformés considérablement ».

De qui se moque-t-on ? Les régimes spéciaux, ce sont : des retraites 100 % garanties, la pension calculée sur la dernière rémunération, les cotisations qui n’augmentent jamais, la réversion sans plafond ni conditions, les bonifications et trimestres gratuits, sans compter les innombrables « spécialités maison » de chaque régime. Non seulement ces privilèges demeurent, mais les inégalités se creusent encore ! Quand certains continueront à partir dès 50 ou 55 ans, les autres ne pourront liquider avant 62 ans.

Et voilà que pour sauver ce système, un déluge de taxes s’abat sur les retraités :

- relèvement d’un point de la CSG pour les retraités (de 6,6 à 7,5 %)

- relèvement de près de deux points de la CSG sur l’épargne (de 8,2 à 10 %).

C’est ni plus ni moins ce que propose la Mission d’évaluation et de contrôle de la sécurité sociale (MECSS) du Sénat, dans son denier rapport.

Pour trouver de l’argent, on s’apprête donc :

- à sacrifier les pensions et les économies des retraités

- à creuser les inégalités entre salariés du privé et agents publics.

Un projet d’autant plus scandaleux que la réforme bidon des régimes spéciaux n’a fait faire aucune économie au contribuable. Bien au contraire, les coûts ont explosé : + 57 % pour les fonctionnaires + 28 % pour EDF-GDF + 35 % pour la RATP + 14 % pour la SNCF alors que le nombre d’agents a diminué de 8 % !

Résultat : ce sont aujourd’hui les retraités qui vont payer la facture sur leurs pensions et leurs économies. Le « Rendez-vous 2010 pour les retraites » doit être, selon Nicolas Sarkozy, « la mère de toutes les réformes ». Eric Woerth n’en prend pas la direction. L’heure est à la mobilisation pour défendre nos retraites et exiger l'équité.


Fermer