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Gel des pensions et exemption du jour de carence : un poids, deux mesures !

L’Etat veut exempter les fonctionnaires du jour de carence qui leur est retenu en cas d’absence, mais accroît la pression sur les retraités…

La Sécurité sociale, dont le fameux « trou » n’en finit pas de se creuser, n’a plus un sou en caisse et l’Etat, déficitaire et endetté, pas davantage. C’est pourquoi, nous dit-on, il est indispensable de trouver de nouvelles « recettes » : autrement dit, encore des impôts et des taxes pour vous et moi !

A cette fin, concernant les retraites, l’Etat a décidé ou prévu :

- - de supprimer pour de nombreux retraités la demi-part fiscale supplémentaire dont bénéficiaient depuis la deuxième guerre mondiale les « parents isolés » ayant élevé au moins un enfant (mesure, adoptée aux termes de la loi de finances 2009, sous la présidence de Nicolas Sarkozy)

- - d’augmenter subrepticement, l’été dernier, l’impôt sur les compléments retraite des salariés, dit « forfait fiscal », qui est passé de 8 à 20 %

- - de créer une taxe spéciale sur les retraites, la Casa.

- Aujourd’hui, il est également question de désindexer les pensions versées par les complémentaires Agirc-Arrco par rapport à l’inflation, autrement dit de les laisser se déprécier avec le temps. Et l’Etat envisagerait d’appliquer le même traitement au régime général.

Or, à l’instant même où l’Etat impose ces sacrifices aux retraités, et principalement à ceux du secteur privé, Marylise Lebranchu, ministre de la fonction publique, annonce que le gouvernement propose par la prochaine loi de finances d’exempter ses fonctionnaires de l’unique « jour de carence » pendant lequel l’agent absent de son travail n’est pas indemnisé par l’assurance maladie ! Marylise Lebranchu estime en effet que l’application de ce jour de carence dans la fonction publique est « injuste, inutile et inefficace » et « humiliante pour les agents ». Rien que ça !

Pourtant, en cas d’absence, un salarié du privé subit, lui, un délai de carence de trois jours. Voire de sept jours pour un indépendant (en cas de maladie ou d’accident trois jours s’il est hospitalisé). Cette différence de traitement n’est-elle pas encore plus injuste et plus humiliante ?

N’est-elle pas encore plus inefficace aussi, quand Gérard Collomb lui-même, maire socialiste de Lyon et appartenant donc au même parti politique que Marylise Lebranchu, déclare qu’« il y a quand même un véritable problème d’absentéisme chez les fonctionnaires » ?

Le ministre de la Fonction publique affirme que la suppression du jour de carence coûtera à l’Etat 60 millions d’euros la patronne du Medef, Laurence Parisot, estime que ce coût s’élèvera en réalité à 200 millions.

Peu importe cette bataille de chiffres. Ce que les retraités du privé retiendront, c’est que le gouvernement socialiste fait un cadeau aux fonctionnaires, par clientélisme électoral, au moment où il leur demande, à eux, de se serrer davantage la ceinture.

Au nom de la nécessaire « solidarité » et de l’« intérêt général », sûrement…


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