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Validation des périodes de stages : l'Etat fait les fonds de tirelire

La réforme Touraine autorise les jeunes ayant effectué un stage professionnel dans le cadre de leurs études à racheter les trimestres validés correspondants. Une « générosité » en trompe-l’œil.

Le 11 mars 2015, le décret « précisant les modalités et conditions de validation des stages en entreprise par le régime général d’assurance vieillesse » a été publié, un peu plus d’un an après le vote de la pseudo-réforme Touraine. Rien ne pressait : cette mesure, présentée à l’époque comme un grand progrès social, n’est qu’un trompe-l’œil qui, en fait, n’intéressera personne.

En théorie, il s’agit de permettre aux jeunes de valider pour leur retraite les périodes de stage qu’ils effectuent en entreprise dans le cadre de leurs études. Pourquoi pas ? À Sauvegarde Retraites, nous défendons le principe : à cotisation égale, pension égale. Si le stagiaire verse une cotisation, il est donc souhaitable qu’elle ne soit pas « perdue ».

Mais dans les faits, le gouvernement a une fois de plus construit une usine à gaz :

- En général, ces périodes de stages, peu rémunérées, sont exonérées de cotisations sociales. Le gouvernement propose donc aux jeunes ayant accompli, dans le cadre de leurs études, un stage en entreprise, ou dans une administration ou une association, de valider cette période de stage rétroactivement, en versant une cotisation de 380 euros par trimestre validé, payables en 12 ou 24 mensualités.

- Les trimestres ainsi rachetés, dont le nombre est limité à deux, sont déduits des quatre trimestres d’années d’études supérieures rachetables par les étudiants à un tarif préférentiel au cours des dix années suivant la fin de leurs études. Autrement dit, le gouvernement fait « cadeau » aux étudiants d’une possibilité qu’ils possédaient déjà ! La nouvelle formule est même plus contraignante, puisque la demande de rachat doit être formulée dans un délai de seulement deux ans après la fin du stage.

En somme, le gouvernement propose aux jeunes de racheter aujourd’hui des trimestres, en vue d’une retraite qu’ils percevront dans plus de quarante trois ans, dans le meilleur des cas, alors que l’avenir du système de retraite est incertain. Que sera-t-il devenu d’ici 43 ans, alors que l’on s’interroge sur une éventuelle faillite des retraites complémentaires du privé et que le régime général ne se porte guère mieux ?

La situation du système de retraites français est décidément bien compromise pour que l’Etat cherche à gratter même les fonds de tirelire des étudiants ! Il est toutefois douteux que beaucoup de jeunes se laissent séduire par sa « généreuse » proposition…


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