Internet, sinon rien !

Economie oblige, les affiliés au régime général de retraite sont priés d’aller chercher leurs attestations fiscales sur Internet. Et tant pis pour ceux qui n’ont pas d’ordinateur !

C’est ce que l’on appelle des économies de bouts de chandelle. Jusqu’en 2015, les retraités affiliés au régime général (Cnav) recevaient chaque année par la poste une attestation fiscale qui indiquait le montant imposable à indiquer sur leur déclaration de revenus.
À partir de cette année, ce service est supprimé. D’autres caisses de retraite du secteur privé envisagent d’en faire autant.


Selon la Cnav, cet envoi postal d’une attestation sur papier était à la fois coûteux et devenu inutile
, puisque la caisse communique directement à l’administration fiscale le montant des revenus qu’elle a versés à chacun de ses affiliés au titre de la retraite du régime général. L’administration fiscale reporte ensuite cette information sur la déclaration pré-remplie de revenus, qu’elle envoie au contribuable. Conclusion : à quoi bon l’envoi coûteux, par la poste, d’une attestation papier ?

Il faut cependant rappeler que les contribuables sont tenus de vérifier et, le cas échéant, de corriger les informations figurant sur la déclaration pré-remplie. En cas d’erreur, leur responsabilité est engagée et que parmi les affiliés de la Cnav figurent de nombreux poly-retraités, qui perçoivent des revenus de caisses différentes.

Surtout, la Cnav ne s’adresse pas seulement à de « jeunes retraités », qui maîtrisent l’informatique. Parmi ses affiliés figurent aussi des personnes plus âgées, ou que leur emploi n’a pas familiarisé avec les ordinateurs.
Selon l’Insee, en 2011, deux tiers des ménages disposaient d’Internet chez eux. Le taux d’équipement informatique était égal ou supérieur à 75 % jusqu’à l’âge 60 ans, mais tombait sous 50 % entre 60 et 74 ans et ne dépassait pas 8 % à partir de 75 ans. À ce jour, les plus de 75 ans restent pourtant tenus de remplir leur déclaration de revenus. La Cnav compte-t-elle leur offrir un ordinateur et une formation ?

Les économies de bouts de chandelle, auxquelles le régime général est aujourd’hui condamné parce que l’Etat n’a pas voulu réaliser les vraies réformes que la situation des retraites demandait, se retournent ainsi contre les plus âgés et les plus fragiles de ses affiliés.


Fermer