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L’Etat veut financer ses cadeaux avec l’argent des salariés du privé !

À défaut de réformer les régimes spéciaux de ses fonctionnaires, l’Etat convoite une nouvelle fois l’argent des caisses de retraite complémentaire des salariés du secteur privé, l’Agirc Arrco.

L’alibi est grossier : sous prétexte que le recul à 64 ans de l’âge légal de la retraite va permettre d’améliorer la situation financière de ce régime, en produisant ce que le gouvernement a l’aplomb d’appeler des « excédents », celui-ci exige au nom d’un prétendu devoir de « solidarité » que l’Agirc Arrco mette la main à la poche pour lui permettre d’honorer son engagement de revaloriser les « petites pensions ».

Autrement dit, l’Etat veut faire ses cadeaux avec l’argent de nos retraites !

Le ministre du travail, Olivier Dussopt, a chiffré le montant du pillage, entre un milliard pour commencer, jusqu’à trois milliards en 2026. Et il ne s’agit pas de se dérober : si les gestionnaires de l’Agirc Arrco ne consentent pas à inscrire cette rapine de l’Etat dans l’accord-cadre pour 2023-2026 signé début octobre, prévient-il, le gouvernement la fera passer dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024. L’Etat gangster braque les caisses du privé sous la menace !

Cet argent n’appartient pas à l’Etat, mais aux salariés affiliés au régime complémentaire du privé. Les « excédents » annoncés ne tomberont du ciel, mais résulteront des efforts consentis par les cotisants, qui auront cotisé deux ans de plus (quand l’âge légal sera passé de 62 à 64 ans) et auront donc commencé à percevoir leur pension plus tard.

Or, le taux de remplacement (c’est-à-dire le rapport entre le dernier salaire et la pension) et le rendement de l’Agirc Arrco baissent depuis trente ans. En outre, un malus a été mis en place depuis 2019 pour retarder le départ à la retraite des actifs cotisants, à seule fin d’assurer l’équilibre du régime. Les affiliés qui veulent y échapper sont contraints de liquider leurs droits à la retraite un an après avoir rempli les conditions du taux plein (avoir cotisé le nombre d’annuités exigé). À ce jour, ils ne peuvent donc pas cesser de travailler avant 63 ans, sauf à subir une amputation de 10 % de leur pension pendant trois ans, ce qui est dissuasif. Si le malus est maintenu après la réforme, ils devront partir à 65 ans pour éviter cette sanction (qui se prolonge jusqu’à l’âge « pivot » de 67 ans).

Et pendant ce temps, de nombreux agents publics partiront à la retraite avec le taux plein avant 60 ans (54 ou 59 ans après la mise en place complète de la réforme Borne) !

Si les réserves de l’Agirc Arrco augmentent, cet argent, provenant des prélèvements sur le fruit du travail des affiliés (qu’il s’agisse des cotisations salariales ou patronales) doit profiter à ces derniers, d’abord pour assurer davantage de réserves dans une situation économique incertaine ensuite, si possible, pour mettre fin à la chute du rendement du régime et supprimer le malus.

Ce doit être une règle générale : qu’il s’agisse des réserves ou des cotisations, les fonds réunis grâce aux efforts des affiliés du privé doivent profiter aux affiliés du privé, et non pas à financer les cadeaux de l’Etat-cigale.


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