Retraite des parlementaires

Un régime très spécial toujours exclu de la réforme !

Créé en 1904, le régime des parlementaires est le plus avantageux qui soit. Il rapporte six fois la mise, c’est-à-dire que les cotisations retraite donnent lieu à des pensions six fois plus élevées. Il n’y a pas mieux en France.
Les parlementaires justifient leur système par la précarité de leur mandat et par la pénibilité (séances de nuit, peu de jours de vacances…). . En 1958 puis en 2003, leur régime a été très légèrement retouché : leur durée de cotisation a été portée à 40 annuités (au lieu de 37,5) et l'ouverture des droits à 60 ans au lieu de 55 ans.
Au bout d’un mandat, le député touche environ 1 572 € de retraite à vie pour 1250 € de cotisation mensuelle après deux mandats, 3 144 €, jusqu’à une retraite maximale de 5 738 € par mois. Il cotise double pendant les 15 premières années , au taux de 16.60%, puis au taux de 8.3% pendant les dix années suivantes ce qui lui permet de bénéficier d'une retraite à taux plein, à compter de l'âge de 60 ans après seulement 25 ans d'activité...
La caisse de retraite de l’Assemblée nationale qui verse les pensions est alimentée à 43 % par les cotisations et contributions de l’Assemblée nationale. C'est le contribuable qui paie la différence « Ce qui choque, c’est que c’est une capitalisation sans risque. L’Etat injecte des fonds provenant du contribuable pour équilibrer » s’insurge Pierre Edouard du Cray, directeur des Etudes de Sauvegarde Retraites, dans Le Figaro*.
En plus, les parlementaires issus de la fonction publique ont la possibilité d'empiler différentes retraites. Cas, entre autres, d'Alain Juppé (issu de l’Inspection des Finances) ou de Laurent Fabius (issu du Conseil d’Etat), sans parler de ceux de Valéry Giscard d’Estaing ou deJacques Chirac.
Cerise sur le gâteau: le personnel des assemblées parlementaires profite également d’un régime de retraite très avantageux.

Aucune réforme du régime des parlementaires – Sénat, Assemblée nationale – n’est envisagée aujourd’hui. « Tout est perfectible, mais nous sommes calés sur les grands principes » affirme Henri Cuq,
questeur à l’Assemblée nationale entre 2002 et 2004. Il serait peut-être bon que ces grands principes, ils commencent par les appliquer à eux-mêmes.
*Edition du 18 septembre 2007

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