Retraite : les 7 grands privilèges de la fonction publique

Après la réforme Fillon (2003), on pensait en avoir fini avec les passe-droits et les privilèges en tout genre qui émaillent notre système de retraite… Eh bien non ! Le principe d’équité a beau être écrit en lettres d’or à l’article 3 de la loi du 21 août 2003 : « Les assurés doivent pouvoir bénéficier d’un traitement équitable au regard de la retraite, quels que soient leurs activités professionnelles passées et le ou les régimes dont ils relèvent », les fonctionnaires bénéficient toujours d’une multitude d’avantages aussi méconnus qu’injustifiés. Jugez plutôt :
Privilège n° 1 : la retraite avant 60 ans pour la moitié des agents
Officiellement l’âge de la retraite est de 60 ans dans la fonction publique mais, en réalité, 1,25 million d’agents (aiguilleurs du ciel, policiers, agents techniques, infirmières, etc.) sont autorisés à partir dès 55 ans ou même dès 50 ans. Sans oublier tous ceux, parents de trois enfants, qui peuvent bénéficier de la retraite anticipée.
Privilège n° 2 : les bonifications d’annuité ou « trimestres gratuits »
Mutation à l’étranger, affectation dans l’enseignement technique, service spécial… Voilà autant d’occasions d’attribuer aux fonctionnaires des trimestres ou des années gratuites pour leur retraite, sans qu’ils aient besoin de cotiser ni même de travailler !
Privilège n° 3 : le calcul de la pension à partir des rémunérations de fin de carrière
Alors que pour les salariés du privé, la retraite est calculée à partir de l’ensemble de la carrière, la pension des fonctionnaires est toujours calculée à partir de la rémunération la plus élevée, celle des six derniers mois d’activité.
Privilège n° 4 : la réversion sans plafond
Contrairement à la réversion du privé, celle des agents publics n’est pas soumise à une condition de ressources (1 509 € /mois) ni à une condition d’âge (55 ans).
Privilège n° 5 : les cotisations qui n’augmentent pas
Figée à 7,85 % du traitement de base, la cotisation retraite des fonctionnaires n’a pas augmenté d’un iota depuis… 1990 ! L’équilibre du régime est donc intégralement assuré par l’Etat employeur, donc le contribuable.
Privilège n° 6 : « RAFP », le nouveau régime spécial
En contrepartie de la réforme Fillon, les fonctionnaires bénéficient, désormais, d’un nouveau régime de retraite, en capitalisation, qui leur est totalement réservé.
Privilège n° 7: des retraites 100 % garanties
Quels que soient l’ampleur du choc démographique et l’impact de la crise économique, le montant de la retraite des fonctionnaires est garanti par l’Etat. C’est, quoi qu’il arrive, au moins 75 % du dernier traitement pour une carrière complète.

Retraite : comparaison public-privé
Fonctionnaires
Salariés du privé
Âge légal de la retraite
50 ans, 55 ans ou 60 ans
60 ans
Base de calcul de la pension
6 derniers mois de traitement
- régime de base : 25 meilleures années
- régimes complémentaires : ensemble de la carrière
Possibilité d’une retraite anticipée pour les parents de 3 enfants
oui
non
Distribution de « trimestres gratuits » (hors bonifications familiales)
Oui, bonifications pour les services hors Europe, pour les services Outre-mer, etc.
non
Réversion
aucune condition d’âge
aucune condition de ressources
à partir de 55 ans
sous condition de ressources
Cotisations salariales
7,85 % du traitement de base
(et 5 % sur une fraction des primes)
10,55 % de l’ensemble de la rémunération
Dernière augmentation des cotisations salariales
1990
2006
Cumul emploi retraite
libre
restrictif pour les 60-65 ans
Mesures Compensatrices de la réforme Fillon
Institution d’une retraite complémentaire (RAFP) et, dans certains cas, de primes NBI
aucune
Niveau des retraites garanti
oui, 75 % du dernier salaire pour une carrière complète
non

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