Régime général (CNAV) : les déficits explosent !

En 2005, les comptes de la CNAV ont basculé irréversiblement dans le rouge. Depuis, les déficits se cumulent. Nouveau record en perspective pour 2009 : 7,7 milliards d’€.

La rengaine, tout le monde la connaît : « les déficits de la Sécurité sociale, notamment celui de branche retraite, connaissent une augmentation spectaculaire à cause de la crise : moins de croissance = moins d’emplois = moins de cotisations/recettes, blablabla, blablabla, blablabla… ». Intox !
Evidemment, le contexte actuel n’arrange rien… ni personne. Mais, les déficits du système de retraite sont tout sauf une surprise. Les - 7,7 milliards d’€ de cette année sont totalement conformes aux prévisions, crise ou pas crise.
Autrement dit, contrairement à ce que voudraient nous faire croire beaucoup de nos hommes politiques, l’explosion des déficits de la CNAV est beaucoup plus structurelle que conjoncturelle. L’historique des ces déficits cumulés, année après année, en donne une preuve irréfutable :
Evolution du solde financier de la CNAV
en milliards d’€
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
+ 0,9
+ 0,3
- 1,9
- 1,9
- 4,6
- 5,6
- 7,7
Source : commission des comptes de la Sécurité sociale
La descente aux enfers est linéaire ! Et, pas besoin d’être grand clerc pour prévoir, qu’à ce rythme, le déficit atteindra 9 milliards d’€ en 2010, 11 milliards en 2011 et ainsi de suite… En fait, une mauvaise conjoncture ne fera que booster, pendant un temps, l’emballement des déficits alors, qu’au contraire, un retour à la croissance ne fera que ralentir le processus de quelques mois ou, au mieux, de quelques années. En tout état de cause, la tendance est là, bien marquée, et, à défaut d’une vraie réforme de fond, elle est irréversible.
Au surplus, vu les prévisions démographiques - 1,5 actif pour 1 retraité en 2009 et 1 actif pour 1 retraité en 2040-, les déficits n’ont pas fini de s’emballer. Autant le dire tout net : ce n’est que le début !
Alors pourquoi jouer les autruches et nous raconter des balivernes ?
Simplement parce qu’en matière de retraites, nos hommes politiques en sont toujours rendus au point zéro… Ils préfèrent occulter les problèmes – quitte à les aggraver ! – plutôt que de les prendre à bras-le-corps et d’assumer des réformes qui, dans un premier temps, pourraient faire grincer quelques dents. En outre, il est beaucoup plus facile d’invoquer la crise, présentée comme une fatalité qui nous dépasse, que d’avouer ses propres faiblesses ou son manque de courage. Enfin, il est plus facile, surtout, de reporter les charges de son imprévoyance sur les générations futures plutôt que de présenter la facture à la grande masse des électeurs qui pourraient bien en tenir rigueur les jours de scrutins.
Ainsi va donc la gestion de nos retraites : demain est un autre jour et, après nous, le déluge !

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