La France lanterne rouge des retraites selon le FMI

Un classement du Fonds Monétaire International (FMI) montre que, dans les années qui viennent, les retraités français seront les plus mal lotis des pays développés.

Il existe des pays ou les retraites sont à la fois généreuses et financées d’autres où elles sont soit généreuses, soit financées ; et quelques-uns où elles ne sont ni l’un, ni l’autre. C’est le cas de la France et de l’Italie, lanternes rouges d’un classement établi par Finance & Développement, le mensuel du Fonds monétaire international.
Les auteurs de l’article, Neil Howe et Richard Jackson appuient leur analyse sur deux indices, de viabilité financière et d’adéquation des revenus, qui mesurent respectivement la capacité budgétaire des Etats à financer les retraites et celle à servir aux retraités un niveau de vie décent. Un pays est d’autant mieux préparé au vieillissement de sa population, expliquent les auteurs, que le fardeau supporté par les actifs pour financer les retraites est léger et le niveau de vie des retraités élevé.
Or, sur ces deux points, la France figure en bas du classement publié par Finance & Développement ! Nous sommes 17e sur 20 pour la charge projetée des prestations de retraites futures, et 16e pour le niveau de vie projeté des seniors.
Pourtant, certains pays « relèvent avec succès le défi », comme l’Australie « où coexistent un vaste système de retraites privées obligatoires et intégralement financées et des suppléments de revenu versés par l’Etat aux seniors sous condition de ressources ». D’autres ont prévu, comme l’Allemagne et la Suède, de réduire fortement la générosité des futures prestations de retraite de l’Etat, mais s’emploient à « combler l’écart de revenu qui pénalise les personnes âgées en développant l’épargne retraite par capitalisation et en allongeant la vie active. »
Au contraire, la France et l’Italie, « pour maîtriser le coût sans cesse croissant des engagements pris dans le cadre des régimes de répartition », ont adopté des réformes qui feront chuter les pensions des personnes âgées à revenu moyen d’environ 15 % par rapport à la population active de la même catégorie, au cours des trois prochaines décennies.
Et malgré cela, écrivent Howe et Jackson, « les dépenses au titre des prestations de retraite sont si élevées et la marge de manœuvre pour faire face à toute future hausse des prestations si réduite (…) que, même après les réformes, ces deux pays restent sur une trajectoire budgétaire insoutenable et s’orientent vers des régimes de retraites à la fois insuffisants et impossibles à financer. »
Ainsi, au cours des 30 prochaines années, en France, à défaut d’une réforme systémique radicale, le poids des retraites pèsera de plus en plus lourdement sur les actifs, tandis que les pensions seront de plus en plus maigres et les caisses toujours dans le rouge !

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