Retraite : ceinture pour tout le monde, sauf pour Anne Hidalgo !

À 52 ans, Anne Hidalgo, premier adjoint au maire de Paris, a décidé de liquider sa retraite… d’inspectrice du travail ! Un comble…

Les Parisiens auront-ils bientôt un maire à la retraite ?
Anne Hidalgo, premier adjoint de Bertrand Delanoë et candidate socialiste à la mairie de Paris, a mis à profit les privilèges de la fonction publique pour prendre en juillet 2011 sa retraite d’inspectrice du travail, à l’âge de 52 ans.

On conçoit qu’elle soit fatiguée quand on considère les multiples tâches qui l’ont accaparée au long de son parcours professionnel. Probablement douée d’ubiquité, elle a mené non pas une, mais trois carrières à la fois :
- dans la fonction publique : de 1982 à 2011, comme inspectrice du travail
- au sein des cabinets ministériels : de 1997 au mois de mai 2002, elle est successivement conseillère au cabinet de Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité (1997-1998), de Nicole Péry, secrétaire d'Etat aux droits des femmes et à la formation professionnelle (1998-2000) et de Marylise Lebranchu, ministre de la Justice (2000-2002).
- électorale : aux élections municipales de mars 2001, elle conduit la liste socialiste dans le 15ème arrondissement de Paris (tout en continuant de conseiller Marylise Lebranchu et en demeurant officiellement fonctionnaire du ministère du Travail). Elue conseiller d'arrondissement, elle devient première adjointe au maire de Paris. Elle est encore candidate aux législatives en 2002 puis en 2007, élue au conseil régional d'Ile-de-France en 2004, elle mène de nouveau la liste du PS dans le 15ème arrondissement aux municipales de 2008.

- Pendant qu’Anne Hidalgo se portait candidate dans le 15e arrondissement, siégeait au Conseil de Paris ou au Conseil régional, son avancement au sein de son administration d’origine continuait et l’Etat faisait semblant de verser pour elle des cotisations de retraite non moins fictives que sa présence à l’inspection du travail.

Ce miraculeux don d’ubiquité des élus fonctionnaires, homologué de longue date par l’administration française, leur permet de bénéficier de retraites confortables, qui s’ajoutent à leurs diverses indemnités de parlementaires et d’élus locaux, sans avoir exercé les fonctions correspondantes dans leur corps d’origine : ainsi en 2001, Laurent Fabius, alors ministre de l’Economie et des Finances, a pris sa retraite de conseiller d’Etat (3 200 euros par mois) à l’âge de 55 ans et en janvier 2003, Alain Juppé a fait lui aussi valoir ses droits à la retraite d’inspecteur des finances (3 654 euros par mois) à 57 ans.

Mieux : il n’est parfois même pas nécessaire d’avoir pratiqué une profession pour percevoir la pension y afférant : ainsi les anciens ministres Michel Vauzelle, en août 2010, et Michel Delebarre, en avril 2011, ont-ils liquidé une « retraite » de préfet (4 000 euros brut) sans jamais avoir exercé cette fonction. Cette retraite s’ajoute à leurs indemnités de parlementaires et d’élus locaux.

A 52 ans, Anne Hidalgo s’inscrit dans cette suite. Alors que s’ouvre le débat sur une énième réformette des retraites et que des efforts sont exigés de l’ensemble des retraités (et plus particulièrement de ceux du secteur privé), elle profite des privilèges du régime spécial de la fonction publique pour s’offrir une rente mensuelle de 2 625 euros aux frais des contribuables. Quel exemple !


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