Les retraités toujours à la diète

Les retraites ne seront revalorisées ni cette année, ni la prochaine, et sans doute pas davantage la suivante. Il en ira ainsi tant qu’une vraie réforme du système n’aura pas été entreprise.

Les retraités sont désormais informés, après des années de gel, leurs pensions seront très faiblement revalorisées – et sensiblement en-dessous de l’inflation –, en 2019 et 2020 : le taux de revalorisation ne devrait pas dépasser 0,30%.

Les raisons invoquées pour justifier cette stagnation des retraites de base – qui se traduit par une baisse du pouvoir d’achat des retraités – sont toujours les mêmes :

  • il n’y a plus d’argent dans les caisses,
  • on ne peut pas éternellement creuser la dette,
  • ni demander toujours plus d’efforts aux actifs, etc..

Mais la raison de la situation financière catastrophique de notre système de retraite n’est jamais évoquée. Si nous en sommes là, pourtant, c’est parce que les gouvernements qui se sont succédé à la tête du pays depuis des décennies (rappelons que le Livre Blanc sur les retraites de Michel Rocard fut publié en 1991…), ont toujours repoussé l'indispensable réforme systémique aux calendes grecques.

Avant son élection à la présidence de la République, Emmanuel Macron a fait connaître son intention de procéder à « LA » grande réforme, s’il était élu. Il l’a été. La réforme, paraît-il, est en préparation, mais elle ne sera pas appliquée pendant ce quinquennat. Lors du prochain, peut-être… ou à la Saint-Glinglin ?

Pour l’instant, tout ce que l’on sait de cette pseudo-révolution du système de retraite, que ce soit par les déclarations d’Emmanuel Macron et de ses ministres ou par l’étude des propositions émises par le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye, dans le cadre de la « Concertation publique » sur la réforme organisée auprès des Français, laisse craindre un coup d’esbrouffe ou de Jarnac.

Il paraît malheureusement probable que les mesures adoptées épargneront les régimes spéciaux et qu’une fois encore, l’essentiel des efforts exigés reposeront sur les affiliés du secteur privé, cotisants et retraités.

En ce cas, et tant qu’une véritable réforme n’aura pas été réalisée, les pensions servies par les régimes de base ne sont pas près d’être réellement revalorisées.

Quant aux retraites complémentaires des salariés du privé, gelées depuis cinq ans, elles devraient, aux termes de l’accord Agirc-Arrco signé en 2015, être réévaluées le 1er novembre prochain d'un point au-dessous de l’inflation, c’est-à-dire d’environ 0,9 % (puisque l’inflation devrait avoisiner 1,9 % en 2018).

Nous saurons très bientôt si cet engagement est respecté.


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