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Retraites de la SNCF : les régimes du privé passent à la caisse !

C’est l’une des plus belles arnaques commises ces dernières années par l’État en matière de retraite. Depuis 2020, les caisses du privé paient les avantages retraite servis par le régime spécial de la SNCF !

Officiellement, la loi « Nouveau Pacte ferroviaire », votée en 2018, a fermé le régime spécial de la SNCF, en raison de la prochaine ouverture du transport ferroviaire de voyageurs à la concurrence. Les nouveaux cheminots recrutés depuis le 1er janvier 2020 sont donc – officiellement – affiliés au régime général (CNAV) et au régime complémentaire des salariés du privé (AGIRC-ARRCO), tandis que leurs collègues embauchés « au statut » avant cette date continuent à bénéficier des avantages exorbitants servis par le régime spécial. C’est la fameuse « clause du grand-père » – même si les "grands-pères"de vingt ans embauchés en 2019 sont loin d’être en âge d’avoir des petits-enfants…

Le gouvernement a pris argument de cette « fermeture » du régime spécial pour imposer aux régimes du privé, beaucoup moins généreux envers leurs affiliés, de verser une soulte à la caisse de la SNCF (CPRP), qui gère le régime spécial. Argument de l’Etat : comme les nouveaux cheminots cotisent aux caisses des salariés du privé, il paraît logique que celles-ci compensent le "manque à gagner" que ce transfert de cotisations représente pour la CPRP.

Mais cette logique apparente dissimule en réalité un sophisme : le régime spécial de la SNCF est financé depuis des décennies par le contribuable (par un système de double cotisation T1 et T2, et par une subvention de quelque 3,2 milliards d’euros). Aujourd’hui, les caisses du privé sont appelées à prendre le relais, au moins en partie, alors que leurs propres affiliés sont loin de bénéficier des mêmes avantages que les cheminots au statut, à savoir :

  • une pension calculée sur les six derniers mois de salaire, garantie au minimum à 75 % du dernier salaire (voire 80 % grâce aux bonifications et surcotes)
  • des bonifications d’annuité (trimestres octroyés sans cotisation en contrepartie) ;
  • un départ à 57 ou 52 ans
  • des majorations familiales plus élevées
  • en cas de veuvage, une réversion versée sans condition d’âge ni de ressources
  • des facilités de circulation (voyages gratuits ou à prix réduits) accordées aux cheminots, même retraités, et à leurs ayantsdroits.

L’Etat prend ainsi aux régimes responsables pour donner aux plus prodigues.


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