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Pourquoi les syndicats ne s'opposent pas à la baisse des salaires du privé

Rien ne montre mieux la vacuité de la non-réforme des retraites en cours que l’absence de réaction des syndicats de la Fonction publique. Et pour cause…

Depuis 1993, année où le gouvernement d’Edouard Balladur a réformé les retraites des salariés du secteur privé, le rendement de celles-ci n’a pas cessé de diminuer, comme l’a montré l’actuaire Jacques Algarron dans une étude publiée par Sauvegarde Retraites (1).

Au début du mois de juillet 2012, le gouvernement Ayrault a pourtant décrété une augmentation des cotisations de 0,50 % (moitié salariés et moitié employeur), qui se mettra progressivement en place entre le 1er novembre 2012 et le 1er janvier 2016.


Deuxième couche en 2013 : le projet de loi censé « réformer » les retraites prévoit une nouvelle hausse de 0,6 % (également partagée entre salariés et employeurs) qui s’étalera jusqu’en 2017.

Comme si cela ne suffisait pas, les complémentaires Agirc-Arrco s’apprêtent elles aussi à relever les taux de cotisation, une première fois en janvier 2014, puis une seconde en janvier 2015.

Or, qui dit hausse des cotisations, dit diminution des salaires.
Rappelons à ce propos que la distinction entre cotisations salariales et cotisations employeur est un sophisme : les unes et les autres s’imputent en effet sur le coût global que l’entreprise est prête à dépenser pour rémunérer le salarié, et amputent donc le salaire que ce dernier pourrait espérer sans ces prélèvements.


Or, ces hausses ne frapperont que les salariés du privé : pour les fonctionnaires et apparentés, en effet, les cotisations sont fictives. Dans la fonction publique d’Etat, il s’agit même de simples jeux d’écritures, qui ne correspondent à aucun mouvement de fonds réel versé par l’Etat/employeur il n’existe même pas de caisse de retraite qui puisse donner une apparence de réalité à cette fiction.

Concernant la part salariale, les hausses ou l’allongement de la durée de cotisation restent également virtuelles : elles ne se traduisent jamais par une baisse du traitement des fonctionnaires. Elles sont même systématiquement « compensées » par de nouveaux avantages. Ainsi le RAFP (retraite additionnelle de la fonction publique), est-il venu consoler les agents de la fonction publique au lendemain de la réforme Fillon de 2003 : il s’agit
d’une retraite complémentaire qui s’ajoute au régime spécial, lui-même conservé et conforté par la réforme.

C’est probablement ce qui explique que les syndicats protestent si peu et si mollement : la plupart de leurs responsables et le gros de leurs adhérents sont en effet affiliés à tel ou tel régime spécial du secteur public.
Pas touche !


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