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Un vœu pieux pour 2023 : que les gouvernants cessent de nous tromper !

Dans ses vœux pour 2023, Emmanuel Macron est revenu sur la future réforme a minima des retraites. En proférant au passage plusieurs contre-vérités.

2023 sera l’année « d’une réforme des retraites qui vise à assurer l’équilibre de notre système pour les années et décennies à venir », a dit le président de la République. Le report de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans apportera en effet une grande bouffée d’oxygène à un système sous assistance financière. Comme le recul de deux ans déjà opéré par la réforme Woerth en 2010, cet effet bénéfique se fera sentir pendant plusieurs années mais en l’absence d’une réforme de fond, il est très optimiste d’imaginer qu’il se prolongera pendant des décennies.

« L’objectif est de consolider nos régimes de retraite par répartition, qui, sans cela, seraient menacés, car nous continuons de financer à crédit », déclare encore Emmanuel Macron. Bel aveu ! Une fois de plus, il s’agit de sacrifier les cotisants et les retraités pour sauver le sacro-saint principe du tout-répartition, spécialité française en Europe. Or, le tout-répartition est d’abord menacé par le déséquilibre démographique, puisque le ratio entre cotisants et retraités continue à se dégrader. La plupart des pays voisins, comme la Suède, refusant de mettre tous leurs œufs dans un même panier, ont sagement opté pour un système mixte répartition-capitalisation même l’Allemagne, héritière de Bismarck, a fini par y venir… En France, cette idée reste taboue. Pourtant, vaut-il mieux sauver la répartition ou les retraites ?

Emmanuel Macron précise, par ailleurs, que l’allongement de la durée de travail tiendra compte « des carrières longues, des carrières hachées, de la difficulté de certaines tâches, de certains métiers ». C’est un trompe-l’œil. En effet, parmi ces « métiers » figurent les professions qui jouissent des privilèges des régimes spéciaux du secteur public : fonctionnaires, cheminots, agents de la SNCF, électriciens et gaziers, etc., structurellement déficitaires, mais garantis par l’Etat (à 75 % au minimum du dernier traitement, pour une carrière complète) et financés par les contribuables. Ce sont principalement ces régimes spéciaux du public, à commencer par celui des fonctionnaires de l’Etat, qui " plombent " les retraites.

En regard, les affiliés aux régimes du privé sont moins bien lotis et le rendement de leurs régimes n’a pas cessé de baisser depuis trente ans. Au début de son premier quinquennat, Emmanuel Macron avait promis d’établir l’équité devant la retraite entre tous les Français. Il y a, depuis, renoncé. Ce n’est certes pas en maintenant cette iniquité que le chef de l’Etat pourra « transmettre à nos enfants un modèle social juste et solide, parce qu’il sera crédible et financé dans la durée » !


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