Régimes spéciaux : une réforme a minima

La grève du 18 octobre pour une réforme a minima en dit long sur le chemin qu’il reste à parcourir pour rétablir une véritable équité entre les Français.

Le jeudi noir a bien eu lieu dans les transports publics français, voulu par l’ensemble des syndicats des entreprises de transports publics – RATP, SNCF notamment - rejoints par les électriciens et gaziers et des enseignants. Ils veulent continuer d’être à l’abri des efforts qui ont été demandés aux salariés du privé. Un comble ! Visiblement, ces heureux bénéficiaires de régimes de retraite totalement épargnés par les réformes Balladur (1993) et Fillon (2003) n’entendent pas le mot « équité » de la même manière que la majorité des Français.
Mais, à la différence de décembre 1995, le contexte a changé. Les Français ont compris qu’il était absurde de défendre les intérêts corporatistes de certains qui estiment qu’ils peuvent prendre leur retraite sur le dos des autres. Via les subventions d’équilibre payées par l’impôt et les transferts liés à la compensation démographique payés en majeure partie par les salariés et retraités du privé, sans parler des taxes spéciales (la CTA pour les électriciens et gaziers, une partie de la CSG pour les clercs de notaires).
La réforme annoncée par Xavier Bertrand ne malmène pourtant pas grandement ces privilégiés de la retraite qui partent beaucoup plus tôt que dans le privé, en ayant cotisé moins et moins longtemps, et en touchant une pension largement supérieure à celle qu’ils auraient touché dans un emploi équivalent dans le privé.
Le ministre du Travail, les Relations sociales et de la Solidarité ne procède que par petites touches en ne visant qu’un alignement des régimes spéciaux sur la fonction publique. Sauvegarde Retraites, à la pointe du combat contre eux depuis huit ans, estime qu’il ne peut s’agir que d’une première étape et continuera à se battre pour leur suppression.

Fermer