Age de la retraite : laissez le choix aux Français !

Age de la retraite : laissez le choix aux Français !

Faut-il fixer l’âge de la retraite à 60 ans ou à 62 ans ? A moins de trois mois des élections, voilà à quoi se résume le problème colossal du financement des retraites !
Tantôt François Hollande, en réaction par rapport à la réforme introduite en 2010, annonce au Bourget que, s’il est élu, « tous ceux qui ont 60 ans et qui auront cotisé 41 années retrouveront le droit de partir à la retraite à taux plein ». Tantôt Xavier Bertrand, ministre du Travail, accuse le candidat socialiste de préparer « une attaque sans précédent » contre les classes moyennes pour financer cette mesure, dont il estime le coût à 20 milliards d’euros.
Pour résumer, le premier veut continuer à transformer des seniors encore capable de travailler en rentiers de l’Etat et le second, relever coûte que coûte l’âge de la retraite, quitte à obliger à bosser les cancéreux et les grabataires ! Alors, 60 ou 62 ? Faux débat !
D’abord, parce que le recul de l’âge de la retraite, s’il permet à l’Etat d’économiser quelques milliards d’euros (5 milliards en 2015), est loin de suffire à assurer le financement du système.
Ensuite, parce que de très nombreux Français, notamment parmi ceux qui bénéficient des régimes spéciaux du secteur public, continueront à partir bien avant 60 ans (à 52 ou 57 ans).
Mais surtout parce que rien ne justifie que l’Etat fixe autoritairement un âge de départ minimum et maximum et contraigne les Français à continuer ou à cesser de travailler contre leur gré. Pourquoi la puissance publique imposerait-elle une norme générale, alors que les besoins, les désirs et les moyens diffèrent sensiblement d’un individu à l’autre ? Chacun devrait être libre de mettre un terme à son activité ou la poursuivre, s’il le souhaite ou ne peut pas faire autrement.
Pour que ce soit possible il suffit de responsabiliser les affiliés en instaurant un système contributif, autrement dit en liant le niveau des prestations aux cotisations versées (ce qui suppose aussi de supprimer les régimes à prestations définies, en vigueur au sein des régimes spéciaux). Mais le seul mot « responsabiliser », tabou, semble terroriser les manitous de la sécurité sociale et de la haute technocratie, aussi bien que les hommes politiques.
Le montant de la rente perçue sera évidemment moins élevé pour un retraité liquidant sa retraite à 50 ans que s’il avait interrompu son activité professionnelle à 70 ans ou plus, mais chacun choisira la formule lui convenant le mieux, en fonction de ses priorités.
Pour compléter ce dispositif, il conviendra de libéraliser complètement le cumul emploi-retraite (dont les conditions ont été assouplies en janvier 2009) de permettre aux affiliés de liquider une partie de leur retraite tout en conservant une activité à temps partiel et de les autoriser à suspendre la liquidation de leur pension pour reprendre une activité.
Ainsi conçue, la retraite « à la carte » permettrait de concilier la recherche de l’équilibre financier avec la liberté du travail… si le mot « liberté » n’effrayait pas tant les technocrates.

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