L'indice du mépris des retraités 33,33 : 0,3 = 111

Au moment même où l’Assemblée nationale s’apprête à cantonner à 0,3% la revalorisation pour 2020 des retraites de base, elle vient de décider en faveur de certains de ses députés une majoration tout à fait substantielle de leur indemnité d’hébergement, censée faire face au coût d’une location parisienne. En effet, on apprend tout juste que ladite indemnité mensuelle passe, d’un coup d’un seul, de 900 € à 1 200 €, soit une augmentation brutale de 33,33% (1200 / 900 = 1,3333).

Si on a le mauvais esprit de mettre en parallèle ces deux augmentations et qu’on rapporte fort logiquement le taux de progression de l’indemnité locative de ces députés déshérités (certes une centaine de bénéficiaires au plus, touchant quand même et hors frais 7 240 € brut d’indemnités mensuelles de base, de fonction et de résidence ) avec celui des pensions de base de plus de 10 millions de riches retraités (ceux qui ont un revenu fiscal de référence mensuel proprement exorbitant à un peu plus de ... 2 000 € par mois !), on obtient un coefficient tout à fait significatif de : 33,33 / 0,3 = 111

Ce chiffre n’est pas le fruit d’un mauvais esprit appliqué à élaborer des calculs douteux : il est valable, il est considérable et il fournit une mesure saisissante de l’ "indice du mépris" de la majorité de nos élites politiques pour les problèmes quotidiens auxquels sont confrontés des millions de retraités. Ceux qui, ayant payé pendant plusieurs dizaines d’années de lourdes cotisations, ont cru dans un bref instant d’errement pouvoir ajouter foi aux promesses présidentielles ("On ne fera jamais d’économies sur le dos des retraités") et qui ont encore, une fois bernés, le culot de revendiquer au terme d’une vie de travail et de sacrifices le droit insensé d’avoir et de conserver une retraite décente.

NDLR : cet article est publié sur le site de l'IREF
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