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Deux nouvelles brochures de Sauvegarde Retraites appellent à revoir totalement le projet de réforme

Une remise à plat complète de la réforme des retraites est urgente. Deux brochures de Sauvegarde Retraites pointent les nombreux défauts du projet gouvernemental et font des propositions, tandis que le pouvoir temporise et cherche à négocier avec les syndicats.

Au cours de son entretien du 14 juillet, comme les journalistes lui demandaient s’il comptait remettre en route la réforme des retraites, Emmanuel Macron a répondu que son nouveau premier ministre, Jean Castex, allait définir « avec les membres de son Gouvernement compétents et les partenaires sociaux […] le calendrier pertinent qui permet d’être lucide. » Et comme l’un de ses interlocuteurs en concluait que la réforme s’opèrerait à un moment qui ne serait « ni maintenant, ni les calendes grecques », le Président de la République l’a confirmé : « J’aime bien cet esprit de synthèse. C’est ça. À un moment et dans un processus dans lequel il faudra s’engager. » Sic ! Autrement dit, la réforme n’est plus prioritaire et il ressort des propos présidentiels qu’elle ne sera pas conduite à son terme avant la fin du quinquennat mais « dans les années qui viennent »

C’est heureux en un sens, parce que le projet de loi que le gouvernement d’Edouard Philippe avait fait adopter au mois de mars est mauvais à de nombreux égards. Sauvegarde Retraites a publié aux mois de juin et de juillet deux brochures - téléchargeables* - qui en listent les graves défauts et les manques, concernant notamment :

  • la perpétuation de facto des avantages liés aux régimes spéciaux, qui devraient subsister pendant encore près d’un demi-siècle
  • la multiplication des compensations et des dérogations octroyées aux syndicats du public dans le projet initial et lors de la conférence de financement qui a suivi son adoption
  • et une gouvernance qui laisse à la haute fonction publique la haute main sur nos retraites.

Il n’en reste pas moins qu’une véritable réforme systémique est indispensable, d’autant plus que la crise économique dans laquelle la France est entrée aggrave encore la question du financement des retraites. Selon une estimation du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) datant du 11 juin, la masse salariale globale dans le secteur privé devrait baisser de 9,7 % (aucune baisse n’est prévue dans le secteur public, qui bénéficie de la sécurité de l’emploi et de traitements garantis). Emmanuel Macron lui-même, le 14 juillet, a annoncé qu’il y aurait « entre 800 000 et 1 million de chômeurs de plus à l'horizon du printemps 2021 » – ce qui entraînera une diminution des cotisations qui entreront dans les caisses.

Aux yeux du gouvernement, il est pourtant urgent... de temporiser ! Avant qu’Emmanuel Macron ne s’exprime, le premier ministre, Jean Castex, avait déjà déclaré, dans le Journal du Dimanche, vouloir donner la priorité au déficit de l’assurance vieillesse et en « séparer le futur régime universel, plus juste, nécessaire, avec, disons-le, en toile de fond le devenir des régimes spéciaux ». L’urgence consiste donc à trouver de nouveaux expédients pour redresser les comptes. Quant à remettre en question les régimes spéciaux, dont les déficits structurels sont payés par les contribuables…, on verra plus tard !

Jean Castex veut surtout « reprendre le dialogue avec les partenaires sociaux » : « Je tends la main aux organisations syndicales et patronales pour que nous avancions ensemble. J’espère qu’ils la saisiront », dit-il en exprimant le désir d’« aboutir au compromis » qui sera possible si chacun fait « un pas vers l’autre ». Interrogé sur un éventuel report de l’âge de la retraite, il répond encore : « laissez-moi ouvrir la concertation. »

« Concertation » est aussi devenu le maître-mot du Président de la République. Discussion, dialogue, compromis, temporisation, concertation reprendront donc avec les mêmes organisations professionnelles que l’on a vu à l’œuvre pendant la conférence de financement interrompue par le confinement. Les affiliés aux régimes de retraite du privé n’ont rien de bon à en attendre. On sait en effet que les syndicats défendent bec et ongles les régimes spéciaux du public (fonctionnaires et agents des entreprises publiques), en sacrifiant allègrement les intérêts des cotisants et retraités du privé.

S’ils ne réagissent pas, ceux-ci feront seuls les frais du redressement budgétaire, comme toujours. Dans la sphère publique, il est en effet de règle que tout avantage apparemment rogné soit en réalité compensé, très souvent au-delà de ce qui a été "perdu". C’est d’ailleurs ce qui ressort du projet de loi adopté en première lecture par l’Assemblée nationale et des nombreuses concessions faites aux syndicats et aux régimes spéciaux lors de la conférence de financement.

Il importe que les membres de Sauvegarde Retraites en soient informés et répercutent autour d'eux cette information. À cette fin, l'association met à leur disposition ces deux nouvelles brochures* intitulées : « Réforme des retraites : pourquoi il faut tout reprendre à zéro » (Juin 2020) et "Réforme des retraites : pourquoi il faut tout reprendre à zéro. (Suite)." (Juillet 2020).

Toute véritable réforme doit commencer par la suppression immédiate des régimes spéciaux du secteur public !

* Sauvegarde Retraites invite ses membres à se procurer ces outils d'information et à les faire connaître autour d'eux : soit en les téléchargeant sur ce site (rubrique Brochures & Tracts) ; soit en les demandant par téléphone - 01 43 29 14 41, de 10 h à 12 h et de 14 h à 16 h - ou par courrier (en envoyant 3 timbres pour l’expédition).


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