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Fonctionnaires d’outre-mer : une super-retraite sous les cocotiers

Sous prétexte de compenser la suppression de l’indemnité temporaire de retraite (ITR) pour les fonctionnaires d’outre-mer, le législateur envisage de leur accorder des droits à pension supplémentaires via le régime additionnel de la fonction publique (RAFP), le tout aux frais du contribuable.

La valse des compensations continue ! Cette fois, ce sont les fonctionnaires d’outre-mer qui sont bichonnés, puisqu’un amendement au projet de loi de finances pour 2024 prévoit d’attribuer des droits à pension supplémentaires à ceux qui sont en poste à Wallis et Futuna, en Polynésie française, à Saint-Pierre-et-Miquelon et en Nouvelle-Calédonie. Le subterfuge ? L’ouverture de nouveaux droits via le Régime additionnel de la fonction publique, une sorte de « super RAFP » avec une garantie annuelle minimale de 4 000 €. Pas moins de 11 000 fonctionnaires sont concernés, pour un coût minimal de 44 millions d’euros par an (en se basant sur l’indemnité garantie de 4 000 euros par an pour chacun des 11 000 bénéficiaires) : soit un coût total pour le contribuable de près d’un milliard d’euros par génération de fonctionnaires (en comptant une espérance de vie moyenne à la retraite de 20 ans).

Cet amendement, lié au lobbying effréné du député (Renaissance) de Nouvelle Calédonie Philippe Dunoyer et des syndicats de fonctionnaires, vise à compenser la suppression très progressive de l’indemnité temporaire de retraite (ITR), en cours depuis 2009. Cette ITR est un privilège d’une ampleur injustifiable accordé depuis 1952 aux fonctionnaires, une poule aux œufs d’or qui leur permet de bénéficier d’un surplus de pension pouvant aller jusqu’à 40 %, voire 75 % dans certains cas. Devenu trop voyant – notamment en raison de nombreux abus, car des fonctionnaires de métropole en profitaient pour prendre une retraite dorée dans les îles – le dispositif ne devrait disparaître complètement qu’à la fin 2027 mais il revient déjà, en quelque sorte par la fenêtre, via ce « super-RAFP ».

Ainsi, après avoir feint de mettre un terme à ce scandale, l’Etat trouve ce biais pour le perpétuer. Ses agents s’octroient ainsi un super-bonus, aux frais des contribuables, au moment où les rendements des régimes de droit commun s’effondrent et où le gouvernement convoite les réserves du régime complémentaire du privé sous prétexte d’assurer l’équilibre global des retraites !

Sans surprise, l’UNSA Fonction publique s’en réjouit et en demande encore plus : « Il faudra poursuivre les discussions pour améliorer cette première avancée », annonce-t-elle, sans oublier de réclamer l’extension du tour de passe-passe à la Guyane, à la Martinique et à la Guadeloupe. Là où il y a de la gêne sous les cocotiers, il n’y a pas de plaisir…


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