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Non seulement les retraites ne sont pas revalorisées, mais elles baissent !

Non revalorisées depuis 2014, excepté de 0,1 % en 2015 pour les régimes de base, les retraites sont-elles vouées à être définitivement gelées ?

En théorie, les pensions doivent pourtant être revalorisées au taux de l’inflation, qui atteindra 0,1 % cette année selon les prévisions. Mais la règle a changé : alors qu’auparavant, les retraites étaient revalorisées en fonction de la prévision d’inflation de l’année en cours, le calcul s’appuie désormais sur l’inflation de l’année écoulée, du mois d’août 2015 à juillet 2016. Or, selon la Commission des comptes de la Sécurité sociale, l’inflation a été nulle sur cette période : d’où l’absence de revalorisation dans les régimes de base, pour la troisième année consécutive.

Quant aux pensions servies par l’Arrco et par l’Agirc, l’accord du 1er novembre 2015 prévoit qu’elles seront revalorisées un point au-dessous de l’inflation pendant trois ans (de 2016 à 2018). L’inflation étant inférieure à 1 %, il n’y aura donc pas non plus de revalorisation.

En théorie, cette indexation des pensions sur l’inflation est destinée à protéger le niveau de vie des retraités en compensant les hausses des prix. Sans inflation, pas de revalorisation : a priori, le principe est respecté et il est légitime que les régimes de retraites recherchent l’équilibre budgétaire.

Mais en réalité, les pensions des salariés du privé ne cessent de baisser. Non seulement elles ne sont pas revalorisées, mais elles ont subis au cours des deux derniers quinquennats de sérieux coups de rabot, avec :

- la suppression de la « demi-part des veuves » (votée en 2008, effective en 2014)

- le plafonnement des majorations de pension familiales à l’Agirc et à l’Arrco (en 2012)

- l’instauration de la CASA - contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (en 2012) ;

- la fiscalisation de ces majorations familiales, dans les régimes de base et complémentaires (en 2014) ;

- l’augmentation du taux de CSG pour 460 000 retraités, qui a entraîné par effet pervers l’assujettissement de beaucoup d’entre eux à d’autres impôts et taxes (décidé en 2014) ;

- enfin l’accord Agirc Arrco, prévoyant la baisse des rendements, l’augmentation des cotisations et l’instauration d’un malus pour les affiliés qui souhaiteront liquider leur retraite à la date d’obtention du taux plein (en 2015).

À cela se sont ajoutées la taxation des compléments retraites par le biais du forfait social (créé en 2009 et considérablement augmenté en 2012), et celle des complémentaires d’entreprise « article 39 » (en 2010) !

Au lieu de réaliser les réformes indispensables pour sauver les retraites, voilà des années que l’Etat tente de maintenir à flot un système qui fait naufrage, tout en affirmant que les pensions ne baissent pas. Aujourd’hui, le discours ne passe plus. Et les artifices de l’illusionniste sont trop apparents pour que son numéro marche encore.


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